Repenser les soins : leçons tirées de la Conférence de 2024 de Diabète Canada

Date de publication : 20 février 2025 |
L’une des séances les plus stimulantes auxquelles j’ai assisté lors de la Conférence canadienne sur le diabète de 2024 s’intitulait « Comment aborder les scénarios cliniques difficiles : considérations sur l’évolution du plan de soins dans le monde réel. »
Le premier intervenant, un psychologue clinicien spécialisé dans les patients atteints de diabète et d’obésité, a expliqué que la façon dont les médecins communiquent avec leurs patients est souvent erronée. Du moins, erronée, si l’objectif est de les inciter à changer de comportement. Par exemple, un médecin peut dire à un patient de faire une marche quotidienne de 30 minutes, en lui expliquant comment cela pourrait l’aider à perdre du poids et à abaisser sa glycémie. Selon le présentateur, le problème réside dans la façon de « dire ». Lorsqu’une personne dit à une autre ce qu’elle doit faire, cela déclenche souvent une résistance (ce à quoi je peux m’identifier, moi qui ai eu ma part de problèmes d’autorité).
Les médecins devraient plutôt poser des questions telles que : « Quelles sont les raisons pour lesquelles vous aimeriez perdre du poids ou gérer efficacement votre diabète ? Êtes-vous actuellement dans une situation où ces raisons pourraient vous motiver à faire des changements ? » Le présentateur a souligné que la clé pour initier un changement de comportement est que les deux parties – le médecin et le patient – s’entendent sur les raisons pour lesquelles un résultat de santé vaut la peine d’être recherché. Une fois cet objectif établi, l’étape suivante consiste simplement à déterminer comment l’atteindre.
Cette approche a vraiment trouvé un écho chez moi.
À mi-parcours de la séance, une deuxième présentatrice a pris la parole. Elle a parlé d'un autre sujet qui m'intéresse beaucoup : la stigmatisation souvent associée au diabète et à l'obésité. Elle a conseillé aux professionnels de la santé de :
- Identifier et reconnaître les valeurs de leurs patients.
- Valider les sentiments de leurs patients, en s’assurant qu’ils savent que leurs émotions sont importantes.
En écoutant son discours, je n’ai pu m’empêcher de penser que la plupart de mes visites chez le médecin ont été radicalement différentes de ce que proposent ces deux étapes.
Au cours de la période de questions et réponses, j’ai demandé aux présentateurs : « Avez-vous des suggestions sur la manière dont les patients vivant avec le diabète et l’obésité peuvent mieux défendre leurs intérêts auprès de leurs médecins ? »
Le premier intervenant a parlé de l’importance pour les médecins de créer un lien émotionnel avec leurs patients – les émotions, après tout, sont plus puissantes que la logique. Le deuxième intervenant a souligné la nécessité pour les médecins de faire preuve d’une « honnêteté radicale ».
Plus tard, je me suis rendu compte qu’aucun des deux présentateurs n’avait vraiment répondu à ma question. Comment auraient-ils pu le faire ? Ce sont des médecins, pas des patients. (Sans hésiter, ils ont tous deux fait preuve de compassion et d’honnêteté.) Pourtant, entendre le témoignage d’un patient sur ces approches en action aurait largement contribué à me convaincre de leur efficacité.
Cette lacune dans le débat m'a conforté dans l'importance de la recherche axée sur le patient. Inclure la voix des patients dans les discussions sur les soins de santé n'est pas seulement utile, c'est essentiel.
About the Author:
Matt Larsen est étudiant à la maîtrise en recherche sur les services de santé à l'Université de Calgary. Fort d'une expérience vécue de l'itinérance et du diabète de type 2, Matt est chercheur dans le cadre de projets de recherche participative communautaire depuis 2019. Sa thèse porte sur la compréhension de l'expérience de la honte chez les personnes atteintes de diabète et d'itinérance, ainsi que sur leurs stratégies d'adaptation.
À propos de la bourse :
La bourse de recherche de Diabetes Action Canada (DAC) est un programme pionnier qui permet aux personnes ayant vécu ou aimé le diabète de combler le fossé entre la recherche et l'application dans le monde réel. Les boursiers collaborent avec des chercheurs, des patients partenaires et des membres de la communauté pour co-créer des outils et des solutions culturellement pertinents qui améliorent la sensibilisation et les soins au diabète. Cette initiative reflète l'engagement de DAC à amplifier la voix des patients et à favoriser l'équité dans la recherche et la pratique sur le diabète.
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Matt Larsen
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